Toi mon ami(e), toi qui franchis aujourd’hui le seuil de notre maison, merci.
Merci d’être venu jusqu’à nous, déjà. Tu le sais (ou pas), mais se déplacer depuis qu’on est 5, c’est un avant-goût de la transhumance : c’est long, pénible et souvent parsemé de bouses. Merci spécialement à toi ami parisien, pour qui prendre la voiture est un acte de foi. Je sais que tu en doutes parfois, mais il y a bien une vie au-delà du périph, et je te promets de faire de mon mieux pour te prouver que les banlieues ne sont pas dangereuses. En tout cas pas comme on le croit.
Merci d’avoir enlevé tes chaussures en entrant. Merci de ne pas avoir hurlé en marchant en chaussette sur un Légo. Sur une petite voiture. Dans du jus d’orange.
Merci de ne pas avoir paniqué quand il s’est avéré que ce n’était pas du jus d’orange, mais peut-être du pipi, ou peut-être pas, difficile à savoir et nos enfants ont un sens de l’humour assez pénible en ce moment.
Merci de ne pas avoir bronché quand le Grand t’a accueilli avec un « bonjour monsieur pipi ». Merci de ne pas t’être formalisé quand le Petit a prouté à côté du bol de gressins. Merci d’avoir laissé les garçons manger toutes tes tomates cerises. Et d’avoir souri quand ils sont venus te rendre celles qui n’avaient pas bon goût.
Merci d’avoir ignoré la pile de linge sale en allant te laver les mains. Merci d’avoir relevé la délicieuse-et-pas-du-tout-chimique odeur du pousse-mousse mais pas les effluves corsées de la couche de la Mini.
Merci de ta patience face à nos conversations pour le moins hachées. Je sais comme il est frustrant de ne pas pouvoir finir une phrase sans être coupé par une demande, un cri ou un besoin pressant. Nous, on s’est habitués à stopper net nos phrases pour menacer un garnement ou aller essuyer des fesses, mais je conçois que de l’extérieur on ait l’air atteint d’un trouble de l’attention un peu cogné.
Merci pour tout, mon cher ami. Pour ne pas avoir souligné les cernes sous nos yeux, pour avoir souri à la Mini comme à ses frères, pour avoir amené un dessert qui fait plaisir aux enfants, pour avoir apporté une bonne bouteille qui nous donne l’impression de n’être pas que des parents.
Merci pour tout et au plaisir de venir nous aussi très bientôt marcher sur des Légos chez vous.
Bisous !
C’est cool ça !
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Ça a l’air super tu m’as convaincue, jpeux v’nir ?
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Mouahahaha ! Avec grand plaisir !! On devrait programmer ça en fait !! (Ils ont des phases pipi caca prout aussi, les tiens ??)
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Pas vraiment non, rien de marqué. Mais tu sais, une phase « reine des neiges », c’est carrément pire, on échange ?
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Ah ouais !! Carrément ! Enfin pas si ils chantent en français… Mais Let it go ? Je prends !
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très bien écrit ma belle !!! du vécu, du vécu 🙂
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Merci ! Ouaip, c’est sur que ça vit, par ici !
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au fromage, il a pris babybel ou filoutub?
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Ficello !
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J’avais pas pensé au ficello, une valeur sûre!
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c’est une très jolie lettre pour tes ami(e)s !
et j’ai ri aussi en lisant « Et d’avoir souri quand ils sont venus te rendre celles qui n’avaient pas bon goût. »
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Haha et ça c’est quand le petit ne vient pas te la cracher dans la main !
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j’adore ton texte !! Difficile parfois de convaincre les amis de venir jusqu’en banlieue, mais à ce que je vois, ça en valait vraiment la peine !
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Merci !!! J’espère que ça en vaut la peine ! Ce qui est sur c’est qu’on assure dîner ET spectacle !
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Les fameuses phrases entrecoupées, je passe mon temps en plus à m’en excuser les pauv gens quelle patience il faut pour pas perdre le fil sans blague
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