Hier soir, des attaques terroristes en série ont touché la France.
Hier soir, comme beaucoup, j’ai surveillé Facebook et Twitter pour avoir des nouvelles de mes proches et j’ai suivi les événements sur une chaîne d’info.
Hier soir, j’ai entendu des rescapés parler de corps démembrés, de personnes au sol, de sang, d’explosions.
Et j’écoutais, et je tricotais, parce que… qu’est-ce que je pouvais faire d’autre ? A part remercier le ciel ou qui on veut que notre famille aille bien, qu’aucun ami n’ait été au Bataclan ou au Stade de France ?
A part remercier le ciel ou qui on veut de ne jamais avoir eu à vivre ça ?
Et j’ai réalisé notre chance.
Nous qui n’ont jamais été tenus en joue par des kalachnikovs, qui n’avons jamais eu à enjamber des corps sans vie, qui n’avons jamais eu à nous cacher dans un réduit ou sous un siège, en priant que des assassins ne nous trouvent pas, avec le bruit des balles et les cris des victimes.
Notre chance de vivre dans un pays « en paix », en théorie.
C’est une réaction humaine, sans doute naïve, et surement égoïste. Ce qui touche notre pays aujourd’hui, cette horreur, cette terreur, reste ici une atroce anomalie, quand c’est le quotidien de millions de personnes sur la planète.
Sur une échelle de temps plus large, y’a-t-il une seule zone habitée qui n’ait été touchée par des conflits, des guerres, des attaques barbares au cours des 20 ou 30 derniers siècles ?
Je réalise ma chance, à moi qui suis d’une génération et d’un pays qui n’a pas connu la guerre. Ce sordide quotidien en d’autres espaces et d’autres temps.
Et basiquement, égoïstement, je ne souhaite qu’une chose : que mes enfants n’aient jamais à connaître la guerre non plus. Que jamais ils ne doivent considérer la lutte pour leur survie comme une composante « naturelle » de leur quotidien, ni la barbarie comme inévitable.
» C’est la société qui est malade. Il nous faut la remettre d’aplomb et d’équerre, par l’amour, et l’amitié, et la persuasion… »
Julos Baucarne
Merci. J’aime beaucoup ces mots de Julos. Il avait écrit un très beau texte, d’ailleurs, en janvier, sur les événements à Charlie…
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