8 pics a week #81 (petits bonheurs normands)

Deux jours pour préparer les bagages. Concentration maximale pour ne pas oublier les gâteaux du goûter, les tubulures/poches/seringues de la poulette, les bottes en caoutchouc, le rab de médicaments au-cas-où-on-casserait-une-bouteille-sait-on-jamais, des torchons parce que « y’en a jamais assez dans les maisons Airbnb », les brosses à dents de tout le monde, et puis les brosses à cheveux, des habits (assez mais pas trop, mais quand même un peu plus, pourvu que ça rentre, et si je rajoutais ça ?). Négocier le nombre de doudous. Penser in extremis au chargeur de la pompe. Enfourner pêle-mêle les coussins, couvertures et veilleuse de la Mini. Ajouter discretos les cadeaux d’anniversaire du Petit. Rajouter du chocolat. Et du nougat. Du pop corn. Et les bougies ! Croiser les doigt pour que ce foutu foutoir rentre dans la voiture. Fermer la porte. Vérifier que la porte est bien fermée. Rouvrir, aller couper l’eau, refermer. Résister à l’envie de secouer la porte à nouveau. Descendre l’escalier vers le parking en essayant d’oublier les fenêtres, les volets, les lumières, les plaques de cuisson, la porte du frigo, toutes ces choses que je meurs d’envie de vérifier à nouveau. M’asseoir dans la voiture où tout mon petit monde est déjà installé, sanglé, excité.

Démarrer.

Rouler.

Et puis arriver.

Là où les immeubles ne barrent pas l’horizon. Loin de la ville, des bouchons, des obligations, des rendez-vous, de la course. Loin de tout et plus près de nous.

Oubliées, les portes à verrouiller. La propriétaire de la maison a dit « je ne serai pas là pour vous accueillir mais entrez directement. Je n’ai pas fermé « .

Oubliés, le calendrier, les horaires de classe ou de psychomot… Tout ce qui nous importait, c’était les marées.

Nous avons passé cinq jours à Veules-les-roses, en Normandie, sur la côte d’albâtre. Nous avons creusé dans le sable, empilé des galets, grimpé des falaises, cherché des crabes. Nous nous sommes fait des camarades de plage, de balançoire, de restau, d’expo.

On n’a peut-être pas assez dormi, trop mangé, j’avais oublié le savon de la Mini et le Petit s’est retrouvé à cours de chaussettes propres au bout de trois jours… mais qu’est-ce que c’était bien !

Alors pour ces jours normands il y a eu…

La mer, avec ses couleurs incroyables, surtout du haut de la falaise. Et même du soleil de temps en temps. 
Une épicerie assez étonnante, mais moins que sa vendeuse à la choucroute capillaire impressionnante.
Mille petits détails à découvrir, en levant les yeux, baissant la tête, au détour de ruelles, au coin de l’église, ou le long du plus petit fleuve de France. 
La plage, tous les matins, pour profiter de la marée basse et du sable découvert après les galets.
Et battre en retraite quand l’eau monte, engloutissant tunnels et châteaux, emportant une pelle, une chaussette, envahissant les bottes… 
Mes tentatives d’approcher les goélands (vaines)
La pêche aux coquillages avant de se faire tremper par une averse
La beauté de l’enfance : passer des heures à construire, patouiller, imaginer…  Et le plaisir que j’ai à les regarder faire. 

Il y a aussi eu des spécialités du coin et des pizzas, sept bougies soufflées, un plein seau de coquillages ramené, une belle rencontre avec une peintre locale, un marché coloré entre deux averses, une météo changeante mais qui nous a réservé de belles surprises, une invasion de fourmis, trois enfants dans une baignoire, une sublime église, des livres dévorés sous les plaids, une chasse au trésor sur mesure, du sable dans les poches, des museaux rosis par le vent…

Et puis on a rassemblé notre fatras, re-rempli les valises, dit au revoir à la maison aux murs colorés. On a tout remis dans la voiture : sacs, seaux, bottes et bagages. On a bouclé les ceintures, on avait encore du sable entre les orteils.

Au-dessus de l’A86, le ciel était tellement moins joli que là-bas.

On a ouvert la porte de l’appart, déversé notre bazar dans l’entrée, ouvert l’arrivée d’eau, mis les bottes à sécher, une machine à tourner. Une poignée de fourmis veulaises est sortie pendant qu’on déballait les tomates, les confitures, les coquillages, les doudous, les chaussettes salées, les médicaments en rab qu’on n’avait pas utilisés. On a trié, rangé, soupiré. Puis on s’est jetés sur le canapé. On s’est dit que c’était bien, un vrai canapé. Que c’est mieux, des chambres séparées. Qu’on était contents, un peu triste, presque épuisés.

Et qu’on avait hâte de remettre ça 😉

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